Les agences automobiles, l'avenir d'un secteur à bout de souffle ?

La crise de 2008 a ouvert tout un tas de perspectives malgré un contexte globalement défavorable à l'époque. 

C'est souvent en temps de crise que naissent les meilleures opportunités.

Dès lors, certains se sont posé les bonnes questions : acheter des véhicules pour les revendre est très coûteux. Il faut les stocker dans un lieu suffisamment spacieux, donc un loyer potentiellement important.

Quid des assurances pour exercer dans un métier très réglementé ? Et qui dit assurance dit responsabilités.

Pour un stock conséquent, il faut du personnel administratif et commercial, un service après-vente, donc un atelier pour réparer et reconditionner et forcément s'imposer des charges de structure et de personnel substantielles.

Ces questions, certains y ont trouvé des réponses au début des années 2010 : 6 millions d'occasions s'échangent chaque année, nos stocks ne se trouveraient-ils pas dans ces millions de véhicules cherchant preneur ?

Pourquoi avoir besoin d'un local puisque les particuliers les possèdent déjà et en ont peut-être encore besoin ?

Pourquoi les contraindre à une immobilisation là où Internet permet aujourd'hui de visiter n'importe quel endroit du monde ? 

Et finalement pourquoi les acheter alors que les agents immobiliers vendent des biens qui ne leur appartiennent pas ?

« Uber n'a jamais eu de restaurant, Amazon n'a jamais ouvert de librairie et Netflix n'a pas de studio de cinéma » dit l'adage contemporain.

Le temps des questions est passé, les solutions allaient devenir incroyables : devenir tiers de confiance pour les particuliers, les décharger de toutes les contraintes liées à la vente, sécuriser une partie administrative souvent lourde pour un profane, un paiement devenu un sujet sensible avec l'avènement d'Internet et des arnaques qui vont avec, assurer un service après-vente auprès d'acheteurs dont la première crainte est de voir le vendeur déserter à la première difficulté une fois la transaction réalisée, sans parler de l'aspect chronophage dans une société où plus personne n'a le temps.

Vendre un véhicule est un métier à part entière, pour ne pas dire un art eu égard aux compétences que cela requiert : 

Préparer une annonce bien rédigée, réaliser des photos attractives, 

Prendre rendez-vous avec des acheteurs qui chercheront à tirer le meilleur profit de votre occasion et certains tenteront même d'user de subterfuges pour vous appâter et faire baisser le prix.

On peut aussi évoquer la possibilité de tomber sur des personnes mal intentionnées, qu'en est il de recevoir chez soi de nombreux inconnus dont on ne sait rien à une époque où l'insécurité est partout ?

Vendre un véhicule, c'est aussi en maîtriser les contours techniques, être capable de défendre votre produit face à une concurrence pléthorique.

Prix et réactivité, le nerf de la guerre.

Dans un marché saturé d'offres et de finitions innombrables, comment être sûr d'obtenir le bon positionnement, la bonne visibilité, toucher les bons acheteurs, au bon moment parce que quand l'on insère une annonce, on est souvent pressé de trouver preneur, malheureusement le temps est le pire ennemi du vendeur et souvent son talon d'Achille.

Tout en préservant un degré d'expertise exigeant, l'agence automobile était née.

Exit les grands showrooms, les visites interminables du samedi après-midi sur les parcs auto avec des commerciaux plus motivés par leur commission que par un réel sens du conseil.

L'agence automobile peut venir à vous, met en œuvre toute son expertise pour vous assurer sans la moindre contrainte une vente sûre, payée en bonne et due forme et proposera aux acheteurs tout le panel de solution que n'importe quel concessionnaire est susceptible de vous proposer, en beaucoup moins onéreux.

D'autre part, un concessionnaire vous proposera par définition une offre limitée là où l'agence automobile peut mettre à votre disposition un catalogue de plusieurs milliers de véhicules via des visites virtuelles.

L'intelligence artificielle vous permet de visiter un véhicule depuis votre smartphone et sans bouger de chez vous, de pouvoir prendre connaissance des moindres options, d'examiner la carrosserie, l'historique d'entretien, de déterminer le type de garantie que vous êtes susceptible de contracter, d'élaborer à distance les possibilités de financement, et même de réserver et régler votre véhicule en ligne.

Pour les plus paresseux, la livraison à domicile connaît de plus en plus d'adeptes, on peut donc s'imaginer réellement pouvoir commander une voiture comme on commanderait une pizza !

Réactivité, efficacité et surtout sécurité, l'agence automobile pourrait rapidement contraindre les grands réseaux traditionnels à s'adapter ou à mourir.

Nous sommes en 2024, que reste-t-il à inventer si ce n'est de nouveaux modèles économiques ?

L'inflation galopante pousse le particulier à délaisser la reprise en concession, contraignante en termes d'obligation d'achat, peu opportune d'un point de vue financier dans un univers ou les concessions proposent des tarifs de reprise dérisoires afin de maintenir leur marge quand le marché du neuf s'effondre. Le véhicule d'occasion ne connaît lui jamais la crise, quels que soient les événements de la vie : une naissance, un divorce, une perte d'emploi, un accident, une panne. Le particulier recherche de la facilité, de la rapidité et l'ubérisation de la société incite le consommateur à acheter différemment.

La génération Z, aux habitudes et aux mœurs fondamentalement différentes de ce que l'on a connu jusqu'alors représente les acteurs et acheteurs de demain. Une génération qui a ses propres exigences, ses codes, ses envies d'aller vite sans avoir besoin de réfléchir. Action/réaction, cela pourrait être leur credo.

L'agence automobile, qu'on le veuille ou non, c'est le Garage 3.0, la solution à toutes les contraintes connues dont la croissance à deux chiffres place le secteur comme la plus forte progression en matière de commerce automobile en 2024.

Les pionniers du secteur seront les incontournables de demain et que l'on soit acteur, vendeur ou acheteur, on ne peut plus ignorer que l'avenir de l'automobile passe par l'intermédiation.