Qu’est-ce que la reprogrammation moteur ?
Quels sont les risques ?
Que dit la loi ?
Peut-on vendre un véhicule reprogrammé ?
Conseil :
Pour éviter tout problème légal et technique, mieux vaut annuler la reprogrammation avant la vente.
Sommaire:
La reprogrammation moteur est une action qui est de plus en plus pratiquée sur nos voitures modernes. Depuis maintenant plusieurs décennies, les moteurs de nos voitures sont gérés par une injection d’essence électronique, et un boitier électronique gère tous les éléments mécaniques qui communiquent entre eux pour veiller au bon fonctionnement du moteur. Ce boitier est comme un ordinateur central du moteur, et il possède une programmation informatique d’origine intégrée par le constructeur à l’origine, qui permet le bon fonctionnement du moteur.
La reprogrammation (ou chip tuning) vise donc à entrer dans ce boitier électronique afin d’en modifier le programme et ainsi l’ajuster de manière personnalisée à chaque voiture. Comme les programmations d’origine sont standardisées, elles s’adaptent plus ou moins bien à tous les moteurs de voiture qu’elles gèrent. La reprogrammation personnalisée part d’un programme standard amélioré et vient l’affiner encore pour qu’elle corresponde le mieux possible à chaque moteur au cas par cas.
La reprogrammation moteur a ainsi plusieurs buts :
Dans les faits, la reprogrammation moteur permet ainsi de voir la puissance et les performances de sa voiture grimper sans pour autant assumer le coût d’une version ou d’un modèle supérieur. Le coût moyen d’une reprogrammation moteur est en général compris entre 400€ et 800€, selon la catégorie de voiture. Certaines voitures disposent de gammes de moteurs avec des paliers de puissance, pour lesquelles le moteur est identique, mais volontairement, sur ou sous-gonflé par le constructeur pour hiérarchiser la gamme de puissance. Avec une reprogrammation moteur, la version de base peut ainsi devenir plus puissante que la version haut de gamme !
Mais est-ce pour autant sans risques ? Et cela ne pose-t-il pas de problèmes pour la revente ?
Lorsque l’on se renseigne sur les sites spécialisés en reprogrammation moteur, il semble qu’une reprogrammation dite de « stage 1 », c’est-à-dire de premier niveau et n’entrainant la modification d’aucune pièce, ne modifie pas la fiabilité du moteur de votre voiture. En effet les professionnels se prévalent de rester dans les tolérances d’augmentation de puissance préconisées par les constructeurs, ce qui permettrait d’augmenter les performances sans augmenter les risques.
Des stages plus élevés, 2, 3 voire 4 existent, mais imposent de manière graduelle le montage de pièces haute performance sur la voiture afin de maximiser la puissance du moteur, mais aussi les capacités de refroidissement, de résistance… et préserver la fiabilité malgré tout.
Les avis récoltés ou lus ça et là sur la toile semblent s’accorder majoritairement sur le fait que les reprogrammations simples ne mettent pas en défaut la fiabilité du moteur sur plusieurs milliers voire dizaines de milliers de kilomètres. En revanche il est difficile d’obtenir des réponses sur le très long terme et sur l’usure finale de la mécanique. La reprogrammation vise tout de même à permettre un meilleur fonctionnement du moteur, qui induit une augmentation de puissance.
En revanche, il se peut que l’augmentation de la puissance et du couple ait un impact sur d’autres pièces d’usure : embrayage, pneus, freins, turbo peuvent être plus sollicités et mériteront peut être un remplacement anticipé. Ceci ne revêt donc pas d’un problème de fiabilité mais pourrait en revanche faire grimper la note d’entretien de votre voiture.
Enfin, si votre voiture est récente et encore sous garantie constructeur, soyez prudents : une « reprog » moteur peut faire sauter la garantie d’origine en cas de problème lors d’un contrôle ou d’une réparation dans un centre du constructeur ou chez un réparateur agréé. Réalisez donc l’opération en tout connaissance de cause.
Si vous vous intéressez à la reprogrammation moteur sur banc de puissance, vous pourrez constater que celle-ci à un adversaire : le boitier électronique. Ces boitiers se montent sur les voitures en se branchant directement sur le calculateur moteur et viennent seconder la cartographie d’origine en amenant les calculs améliorés permettant d’augmenter la puissance et le couple.
L’avantage du boitier électronique est qu’il peut facilement être installé et démonté, il ne modifie pas la cartographie moteur présente dans le boitier d’origine et ne risque pas (en théorie) d’interférer et/ou de l’endommager. Le passage chez le constructeur pour une révision et un passage à la « valise » électronique ne permet plus de déprogrammer accidentellement la voiture.
En revanche, ces boitiers ont parfois mauvaise réputation : chez certaines marques, ils sont peu efficace, voire néfastes et peuvent aggraver ou faire apparaitre des dysfonctionnements moteur. Pensez à éviter les boitiers pas chers disponibles sur des sites de faible envergure, à l’étranger ou parfois sur des sites de vente comme Ebay et rapprochez-vous de fabricants renommés.
Certains fabricants en revanche, technologie aidant, proposent aujourd’hui des kits prêts à l’emploi et connectés à votre smartphone, réglables en temps réel pour adapter la puissance de l’auto, etc… Ces kits sont garantis et certains fabricants n’hésitent pas à appliquer une garantie supplémentaire sur votre moteur en cas de panne suite à l’installation du boitier. Cette alternative permettrait en outre de conserver sa garantie constructeur au contraire des reprogrammations directes du boitier électronique. Vous pouvez également monter des boitiers pour rouler à l’éthanol !
Ce sera donc à vous de vous faire votre propre avis et de choisir par rapport à ces deux méthodes si celles-ci vous intéressent !
Comme pour de nombreuses autres modifications réalisables sur une voiture, la reprogrammation moteur est soumise à des règles et doit normalement faire l’objet d’une modification de la carte grise de la voiture avec une demande spéciale à effectuer pour l’homologation. Dans les faits, cela n’est jamais réalisé, car une reprogrammation moteur n’est pas visible et pas facilement accessible : on ne peut la voir que si l’on dispose d’une valise de programmation (un ordinateur à brancher au boitier électronique). Ce n’est pas une pièce physique mais un programme électronique et donc sa détection est presque impossible.
Cela crée un flou au niveau légal qui a permis le développement de cette activité sans véritable contrôle. Par ailleurs, si cette modification devrait normalement s’accompagner d’une déclaration en bonne et due forme et d’un changement de carte grise, elle devrait aussi être accompagnée d’une modification des termes du contrat d’assurance auto. Encore une fois, dans les faits, cela n’est pas fait.
En cas d’accident ou d’incident grave, l’analyse d’un expert permet difficilement de prouver une modification de la programmation moteur, au contraire d’autres modifications, comme des jantes non homologuées par le constructeur, une ligne d’échappement ou un pare-buffle pour un 4×4. Ces modifications, plus visibles, sont d’ailleurs autant proscrites et devraient également faire l’objet d’une ré-homologation, mais il existe une zone de flou pour certains composants. En revanche, le fait de réaliser une reprog moteur se fait visiblement à vos risques et périls. Faites attention à ce que votre assurance ne vous refuse pas l’indemnisation en cas d’accident, impliquant notamment des tiers, en invoquant la nullité du contrat pour cause de non-conformité.
Enfin si vous roulez avec votre voiture et que vous passez le contrôle technique, sachez qu’une voiture optimisée par une reprogrammation devrait passer les tests de pollution sans problème, sauf si le réglage est mauvais et qu’elle émet trop de gazs nocifs dans l’atmosphère. Généralement, l’optimisation n’engendre pas de modification des émissions nocives, sauf si elle s’accompagne d’une suppression du catalyseur, qui est par ailleurs interdite et ne permet plus de valider le contrôle technique.
Si vous réalisez une reprogrammation moteur, nous vous conseillons de le signifier à l’acheteur de manière claire au moment de la vente, et s’il l’accepte, d’éventuellement lui faire signer un papier indiquant qu’il achète l’auto en connaissance de cause. Si vous ne le faites pas ou que vous dissimulez la reprogrammation du calculateur moteur au moment de la vente, en cas de problème ultérieur à la vente et pour une durée de deux ans, l’acheteur pourrait vous poursuivre en justice dans une procédure pour vice caché.
Sachez que si vous souhaitez vendre votre véhicule reprogrammé, vous restez tout de même dans un flou juridique plus proche de l’illégalité que de la légalité. Si vous souhaitez vendre sans problème, vous avez aussi la possibilité de faire déprogrammer votre voiture, soit chez le professionnel qui vous a fait l’intervention à l’origine, soit pas le constructeur, qui vous remettra une cartographie moteur d’origine dans votre boitier (aussi appelé « ecu »).
Chez CapCar, nous ne vendons pas de voitures de particuliers qui ont subi une reprogrammation moteur afin de respecter la législation et préserver la fiabilité moteur des voitures de nos clients acheteurs. Vous ne trouverez ainsi que des voitures d’origine chez CapCar !
Si vous n’avez pas votre numéro de plaque en tête ou si votre plaque n’est pas au format AA-123-AA, .