Bruxelles a tranché, en 2035, rouler dans une voiture thermique sera possible mais on ne pourra plus acheter sur le marché du neuf que des voitures électriques seront disponibles. La décision de la Commission Européenne fait débat dans le monde automobile sinon auprès de chacun des automobilistes qui se verront dans l’obligation d’acheter une voiture électrique tôt ou tard après 2035. Même si la France a plaidé pour un maintien des voitures hybrides rechargeables, la décision est sans appel.
La voiture de luxe, qui jusqu’alors faisait opposition à l’électrique, se voit contraint de prendre le virage. Réticents, Ferrari, Lamborghini et Aston Martin annoncent qu’ils dévoileront leurs modèles 100% électriques d’ici 2025. Le lithium-ion aura eu raison d’eux. Bentley renonce dorénavant à fin des voitures thermiques à l'horizon 2030, pour se concentrer sur une production 100% électrique. Si les constructeurs de “supercars” n’ont pas suivi le peloton, c’est parce qu'il estiment, à juste titre, ne pas imaginer une telle voiture avec un moteur 100%, cela dénaturerait le véhicule. Philippe Houchois justifie “c’est une question de puissance, de bruit mais aussi de comportement routier impossible à reproduire” avec un moteur électrique. Les dirigeants du cheval cabré nuancent en complétant qu’une telle transition est nécessaire et que l’interface numérique est plus développée dans les voitures électriques. Pionniers dans le secteur, Porsche et Jaguar ont lancé leur modèle respectif la Porsche Taycan et la Jaguar I-Pace, qui ont un succès contrasté. Lancées en 2020, la I-Pace représentent 8% des ventes totales en 2021, la Porsche Taycan plus de 15% des ventes.
La pression environnementale prend le dessus et oblige les constructeurs à passer au vert. Le Royaume-Unis, ex membre de l’UE, banni les moteurs thermiques dès 2030. La Norvège, pionnier dans la transition énergétique, a annoncé la fin des moteurs à combustion (thermiques et hybrides) à partir de 2025. La pression pour les industriels est dévastatrice, le délai semble “trop court” pour passer 100% électrique. En effet, les véhicules autorisés ne représentaient que 9,1% des ventes au Royaume-Uni.
Bruxelles prévoit des infrastructures de recharge pour appuyer ce virage à l’électrique. Deux stations de recharge publique de 150 kW (pour une des deux) devront être installées tous les 60 kilomètres à l’horizon 2025, le double est demandé pour 2030. Il y aurait 3,5 millions de bornes en 2030 contre 225 000 aujourd’hui.