Cependant, cette taxe est loin de faire l'unanimité. Inefficace, démagogique, illusoire.. Les adjectifs sont nombreux et rarement flatteurs pour ne pas dire jamais.
Outre les commentaires qui pleuvent, cela s'est vu lors du vote par les différentes institutions étatiques. On parle d'un malus demandé par une convention citoyenne, c'est-à-dire des personnes volontaires et tirées au sort. Cela est passé d'abord devant l'Assemblée nationale qui a fait adopter cette mesure. Le Sénat l'a ensuite rejeté à peine un mois plus tard. Quarante-huit heures après, cette taxe était de nouveau d'actualité. C'est donc par le gouvernement même qu'elle est contestée en premier lieu, alors qu'elle ne concerne au final que très peu de véhicules, et encore moins de voitures de constructeurs français.
Les engagés écologiques protestants. Pour eux, cette taxe n'est ici que par principe. Trop peu de voitures seront impactées par ce malus pourtant important. Pierre Cannet, responsable des Programmes Climat, Énergie et Villes durables du WWF France, estime que « Le principe est le bon » mais reste malgré tout très « symbolique ». Cela paraîtra mettre en place une solution mais cela ne va pas changer drastiquement et ce sera loin de résoudre ou de diminuer le problème important auquel la planète fait face.
L'opposition politique appuie ces dires et s'élève contre cette mesure. La députée socialiste Valérie Rabault s'est présentée sur le sujet : « Sur les 10 SUV les plus vendus en 2019, il n'y en a aucun sauf un qui fait plus de 1.800 kilos donc on ne touche personne. Vous faites de la com »
Le ministre à la Transition Écologique n'a pas manqué de réagir à ces propos qui sont indubitablement contre son projet. C'est peu certes, mais toujours mieux que rien. D'autant plus quand on voit qu'à l'échelle mondiale la vente de SUV de plus en plus imposantes augmente drastiquement. En 2018, un véhicule vendu neuf sur trois était un SUV.
Pour le ministre, cette décision se fait en tenant compte des besoins et des failles de l'industrie concernée. « La filière automobile est en train de se réinventer », d'autant plus en cette période troublée de crise sanitaire, il faut lui laisser le temps de s'adapter et d'y trouver son compte.
Pour d'autres, cela attaque pourtant cette dite filière. Particulièrement bouleversée par l'épidémie de Covid-19, cette dernière est déjà mal en point et c'est vouloir la tuer que d'imposer de nouvelles taxes. D'autant plus qu'entre en vigueur en ce mois de janvier le malus sur les émissions de CO2. Beaucoup de répressions en peu de temps, ce sont autant de coups durs pour les constructeurs automobiles.